- BHOUTAN - Actualité (1990-1996)
- BHOUTAN - Actualité (1990-1996) P align=centerRoyaume du BhoutanLié à l’Inde depuis 1949 par un traité de quasi-protectorat, le dernier royaume bouddhiste du monde reste un pays très fermé, jaloux de ses traditions et de sa relative prospérité. Tenant néanmoins à marquer son indépendance vis-à-vis de l’Inde, qui ne finance que 70 p. 100 du IVe plan quinquennal (1987-1992) contre la quasi-totalité des 2 premiers, le Bhoutan gère directement ses relations avec la Chine (reconnaissance en juin 1992 de la souveraineté de la Chine sur le Tibet, reprise de négociations frontalières en 1993).Depuis l’installation d’un régime démocratique au Népal (1990-1991), le roi Jigme Singye Wangchuk, craignant la contagion, a interdit l’enseignement du nepali, remplacé par le dzongkha, langue traditionnelle, et réclamé l’application d’un édit de 1989 définissant des règles strictes en matière d’habillement (port du costume national) et de codes sociaux. Ce problème politique se double d’un conflit ethnique: le gouvernement entend «bhoutaniser» la communauté népalaise qui, selon lui, représente près de la moitié de la population.En 1990, le Forum populaire pour les droits de l’homme organise quelques manifestations. Le Parti du peuple bhoutanais, réfugié à Katmandou, demande l’instauration du multipartisme et l’autonomie pour les districts du Sud, à majorité népalaise. En 1991 et en 1992, après des heurts avec les forces de l’ordre, près de 100 000 Népalais fuient le pays, provoquant dans certains secteurs de l’administration une véritable hémorragie de cadres. Installés dans des camps dans l’est du Népal, ces réfugiés représentent une charge importante pour Katmandou, qui entame en octobre 1993 des négociations en vue de leur retour partiel au Bhoutan.Encore agricole à 40 p. 100, l’économie se libéralise en 1993 avec la privatisation de quelques entreprises et l’ouverture d’une Bourse.En 1994, les négociations entre Thimbu et Katmandou sur le rapatriement des Bhoutanais d’origine népalaise échouent. Durant l’année, la contestation s’étend du Sud vers l’Est où les Sarchopa, représentés par le Druk National Congress fondé à Katmandou en juillet, dénoncent la domination des familles de l’Ouest.
Encyclopédie Universelle. 2012.